sauf inavouée, la
superstition n'est pas la motivation. Le pèlerin médite sur sa vocation
humaine qui est d'être cocréateur de lui-même et du monde.
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Les
religions abrahamiques ne sont plus
que
bruit qui a remplacé la Parole à Jérusalem, mais le Père
aimant ne voue pas les religions à
l'enfer — N'en déduis pas
que ces hommes se sont perdus —, il les appelle à se
dissoudre dans l'amour, le pardon, la paix, la liberté et
l'intelligence spirituelles qui constituent le bien universel.
Les religions ont faussé l'idée de salut, prêchant
le salut personnel à l'ombre de leurs cultes, oriflammes et symboles,
alors qu'il
n'est la propriété de personne et qu'il est indissociable du salut
universel. Les religions ont prêché le salut comme dépendant
d'un jugement
du Ciel et d'une obéissance à leurs lois, alors qu'il dépend seulement
et existentiellement du bien accompli. L'homme est son propre
sauveur, sauvé par sa pénitence, qui n'est
autre que la
pratique du bien et le refus du mal (ou péché), qui
le sauvent et qui, en se répendant, sauveront le monde.
De même que le Père ne peut
pas vivre sans son fils: l'homme, de même aucun
pénitent
ne se sauve
sans s'efforcer de sauver d'autres
hommes, ses frères — Sauve!
Ne juge pas! — Mais un tel idéal n'est pas facile à
garder actif dans la vie moderne déspiritualisée,
hypermatérialiste. C'est réactiver cet idéal par la
prière et/ou la méditation que vient faire le pèlerin.
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On
ne
vient pas à Arès mendier un miracle. On y vient au contraire s'offrir
comme
miracle, le miracle de sa foi en
l'effort autosalvateur
(la pénitence) auquel La Révélation d'Arès
appelle. Tout homme peut comme Jésus être fait un Dieu,
s'il met ses
pas dans les
Pas du Père.
Ce ré-enracinement spirituel est
plus
que jamais nécessaire en ce début de XXIe siècle. Des problèmes, que
l'homme croyait derrière lui après les luttes, les guerres et les
souffrances du XXe siècle, ressurgissent devant lui, sociaux,
politiques, économiques. Le Créateur est revenu
parler aux hommes en 1974 et 1977, parce qu'il savait que les
périls — rivalité, mensonge, haine, violence et guerre — ne
disparaîtraient pas. Il a rappelé à l'homme qu'il est image et
ressemblance du Créateur et donc producteur
de sa propre grâce, de son propre miracle, s'il le veut. Le pèlerin
affirme qu'il le veut ou sa présence au Pèlerinage n'a pas beaucoup de
sens.
Michel Potay, qu'aujourd'hui tout le monde appelle Frère Michel, dit:
"Si chaque année n'était pas revenu le Pèlerinage d'Arès
depuis 1974, un sentiment d'échec aurait fini par me gagner, même après
avoir été le témoin du prodige surnaturel survenu là en 1974 et
1977.
J'ai vu des milliers et des milliers de croyants venir à Arès
pour de mauvaises raisons, non pour fortifier leur engagement dans la
voie du bien, mais avec l'espoir d'une
faveur ou d'un miracle. Ceux-là ne sont pas revenus, déçus de ne pas
avoir trouvé le "merveilleux" et sans
s'avouer qu'ils n'avaient jamais vraiment mis leur foi dans les vertus
de l'effort (la pénitence). Ceux-là croient en la providence, refusent
de
comprendre que le responsable du mal est l'homme, pas Dieu, et qu'ils
ne font qu'abandonner le monde à de grands pécheurs ambitieux et
laisser les choses
empirer. Je vois aussi tant d'hommes dans le monde, juifs, chrétiens,
musulmans, humanistes, qui
espéraient que le bien s'implanterait enfin sur
terre,
désespérer que
ce monde tire jamais les leçons de l'effroyable XXe siècle. Je vois
tant de sottises, d'injustices et de violences commises par ceux qui
dirigent le monde, bref, je vois tant de choses qui portent la foule à
penser que le mal restera le plus fort, oui, j'en vois tant et tant que
je souffrirais d'un
terrible sentiment d'échec, s'il n'y avait pas ce saint lieu d'Arès où
je ressource mon espérance. Je sais que le monde de demain est déjà né
sur ces quelques mètres carrés où se dressa en 1977 le bâton de Lumière
d'où sortit la voix du Père de l'univers."
Non, le mal ne sera pas indéfiniment plus fort que le bien. Non, il n'y
aura pas une perpétuité de violence, d'injustice, de domination
et
spoliation. Oui, l'homme peut trouver le bonheur
perpétuel,
s'il le veut. Le Pèlerinage est le lieu où s'affirme cette volonté.
Voilà
le
sens
profond du Pèlerinage d'Arès.
(Extrait du blog de Michel Potay: freesoulblog.net).
© Michel Potay 2008